Contrairement à ce que laissent penser certains politiques, la victoire d’Emmanuel Macron n’est pas celle d’idées nouvelles, d’une nouvelle façon de faire de la politique : c’est un simple concours de circonstances. Car la plus grande partie des électeurs a en fin de compte voté sans croire au programme d’EM. Mercredi dernier, j’ai suivi un meeting à San Francisco pendant lequel mes collègues et moi en avons parlé. Et pas mal d’entre nous comptions voter Macron. Et nous y songions en fait pour les mêmes raisons ! Avant tout, pour stopper Fillon, qui a exposé au monde entier qui il était réellement pendant ces élections. Et ce n’est pas tant l’enquête du Canard enchaîné qui lui a mis l’opinion à dos, en réalité : c’est bien lui-même. Par ses discours conspirationnistes de bas étage, il a démontré quel genre d’homme il était véritablement : un homme dangereux et carrément autistique en cas de crise. J’estime que Nicolas Sarkozy a eu plus de présence d’esprit que le moraliste Fillon en la matière. Ensuite, il y avait bien entendu la question du vote utile : nombre d’entre nous voulions dire non au populisme croissant un peu partout. Pour ne pas échouer comme les anglais avec leur Brexit. Pas mal de gens auraient préféré voter pour un autre candidat, mais s’y sont refusés parce que les pronostics étaient trop défavorables : les Républicains étaient estropiés par un candidat mettant la tête dans le sable ; le PS était de son côté fractionné par un émiettement dont il ne se remettra probablement pas. Pas mal d’électeurs, somme toute, n’ont pas choisi Macron pour ses idées. Le gars est quand même le dauphin de Hollande et le responsable du four du CICE. S’il fallait sauver quelque chose dans le programme de Macron, en fin de compte, c’est sa confiance en l’Europe. En une époque où ce magnifique concept est chicané à gauche comme à droite, il était fondamental que le prochain président français en soit un fervent partisan ! En tout cas, j’ai passé un excellent moment lors de ce meeting: c’était d’autant plus bienvenu que nous ressortions d’une période de travail particulièrement chargée. Je vous mets en lien l’agence qui l’a mis sur pied, si vous voulez voir les photos. Suivez le lien pour toute information sur ce séminaire à San Francisco.
Mois : janvier 2019
Benalla et Macron
L’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, a été mis en examen pour des violences filmées et diffusées sur les réseaux sociaux. Alors qu’il devait accompagner les CRS en tant qu’ « observateur » lors d’une manifestation à Paris le 1er Mai 2018, Alexandre Benalla , alors chargé de mission, coordinateur des différents services lors des déplacements officiels et privés du Président de la République Française Emmanuel Macron, feint d’être policier, interpelle et se livre à des actes de violence sur un couple de personnes ayant lancé des projectiles sur les CRS. Plusieurs témoins filment et diffusent la scène de la place de la Contrescarpe sur les réseaux sociaux sans réaliser véritablement le scandale que cela occasionnerait. Le 18 juillet 2018, le quotidien Le Monde publie la bombe médiatique. Le Monde l’identification de M Alexandre Benalla sur la vidéo. Sa participation à une autre interpellation le même jour, au jardin des plantes est dévoilée en juillet par d’autres vidéos qui avaient été mises en ligne. Alexandre Benalla avait été reconnu depuis le 2 Mai par l’Elysée sur ces enregistrements. Elle l’avait sanctionné par une mise à pied durant quinze jours dans le mois de mai, et l’avait rétrogradé de ses fonctions. Dès lors, l’opposition et les médias dénoncent un traitement de faveur, un flou sur les réelles fonctions de M.Benalla, des privilèges qui n’ont pas lieu d’être au palais et sur le terrain. Ils reprochent au Président Emmanuel Macron de ne pas avoir signalé les faits qui sont reprochés à M. Alexandre Benalla, dès qu’il en avait eu connaissance au Procureur de la République. Ils craignent par ailleurs, l’existence d’une police parallèle. Une enquête qui révèle des failles Le jour suivant les révélations du Monde, le 19 juillet 2018, une enquête a été aussitôt ouverte. Les charges retenues sont : « violences par personne chargée d’une mission de service public », « usurpation de fonctions » et « usurpation de signes réservés à l’autorité publique ». Alexandre Benalla est ensuite mis en garde à vue et en examen. Il est aussi accusé de « recel de détournement d’images issues d’un système de vidéo protection ». L’Elysée entame sur le champ une procédure de licenciement contre lui. A ses cotés d’autres officiers sont soupçonnés de lui avoir transmis illégalement les images de vidéosurveillance. Ils sont automatiquement suspendus et mis à leurs tours en examen. L’homme est acculé par les médias qui sortiront du placard de nouveaux délits dont il se serait rendu coupable. En effet, le 28 avril 2017, après un meeting du candidat Emmanuel Macron, Alexandre Benalla est sollicité pour un selfie dans un restaurant de la place. Sur la photo, il brandit son arme alors qu’à cette date, il n’a aucune autorisation de port d’armes ! Pour cette nouvelle affaire, il est dès lors visé par une enquête du parquet de Poitiers. Ces scandales à rebondissements portent au grand jour les failles au niveau de l’Élysée, supposent la privatisation de la sécurité présidentielle et portent atteinte au quinquennat d’Emmanuel Macron. Les commissions des Lois du Sénat et de l’Assemblée nationale obtiennent les prérogatives d’une commission d’enquête parlementaire et commencent de nombreuses auditions publiques dont celles du responsables de syndicats policiers, de la Préfecture de police, des cadres de la présidence de la République ou du GSPR . L’affaire Alexandre Benalla ferme même le débat sur le projet de loi de révision constitutionnelle. Emmanuel Macron lui-même, finit par reconnaitre le 22 juillet les dysfonctionnements au sein de l’Elysée. Toutefois, plusieurs journalistes, universitaires et personnalités politiques parlent de dramatisation médiatique et pensent qu’une affaire pareille ne saurait être réellement considérée comme une affaire d’Etat. Voyages de luxe En Décembre, alors qu’il est toujours en examen et demis de ses fonctions à l’Elysée aux côtés d’Emmanuel Macron , le journal Le monde annonce que quelques jours avant la visite d’Emmanuel Macron au Tchad , Alexandre Benalla, s’est rendu dans ce pays et a rencontré un frère du Président Idriss Deby, Oumar Deby. Ce dernier a indiqué qu’il avait séjourné dans la capitale tchadienne au début du mois de décembre, était venu accompagné d’une demi-douzaine de personnes, par avion privé, réglant les frais par Carte bleue. Arrivé le 22 décembre à Ndjamena, Emmanuel Macron a tenu à prendre ses distances vis-à-vis de ce voyage. Il a insisté auprès de son homologue Président du Tchad, sur le fait qu’Alexandre Benalla n’était en aucun cas un intermédiaire officieux ou officiel de la France.